Mon grand-père s’appelait Lazhar Chraïti. Il était combattant nationaliste tunisien et a été condamné puis fusillé pour ses prises de positions et ses actions politiques lorsque ma mère avait 3 ans, laissant derrière lui sa femme de 25 ans enceinte et ses 5 enfants.
En mars 2023 je suis allée pour la première fois à Gafsa en Tunisie, son village d’origine, accompagnée de ma mère et de ma sœur. Je voulais voir de mes propres yeux ce qu’il restait de mon histoire familiale et rencontrer pour la première fois une partie de ma famille.
J’ai passé plusieurs jours à enregistrer, capter, et photographier ce qui m’entourait, avec la volonté de rentrer avec ce qui me rattache à mon pays et à ma culture, mettant une voix, des sons et des images sur ce qui reste.
La voix de ce qu’il reste / la voie de ceux qui restent est un travail photographique et sonore qui aborde la question de la double culture. Quels liens pouvons-nous entretenir à un pays dans lequel nous n’avons pas grandi ? Quels liens a-t-on avec une famille qui vit si loin de nous ? Comment se sentir légitime d’appartenir à une culture dont on ne parle pas la langue ?
Audios accessibles : https://soundcloud.com/amalia562/tracks
Lauréate de HEAD-Photographies avec ce projet